Phytothérapie
Plantes & santé... quoi de plus naturel !
Pratique thérapeutique
traditionnelle et ancestrale,
basée sur l’utilisation des
plantes selon leurs vertus,
la phytothérapie n’a
pas fini de nous livrer
ses secrets…
Les fruits, les feuilles, les écorces, les racines et autres substances naturelles ont toujours été connues pour leurs vertus curatives. Datant d’un peu plus de 3.000 ans av. J-C., le premier texte connu sur la «médecine par les plantes» a été rédigé ou plutôt gravé en caractères cunéiformes sur tablettes d’argile par les Sumériens. Il décrit l’utilisation de plantes, telles que le myrte, le chanvre, le thym et le saule en décoctions filtrées.
Le Papyrus Ebers, du xVIème siècle av. J-C. est le premier recueil connu consacré aux plantes médicinales. De loin le plus volumineux de l’Ancienne égypte, avec quelques «110 pages», il fait référence à des documents encore plus anciens, citant des dizaines de plantes et leurs utilisations.
Les Grecs et les Romains utilisaient également de nombreuses plantes. on en retrouve des références, entre autres, dans l’oeuvre de Dioscoride.
Durant des millénaires, la phytothérapie a ainsi constitué la principale source de remèdes contre de nombreuses maladies. Avec l’avènement de la médecine dite «scientifique » du xIxème siècle et la découverte de médicaments «miracles» [antibiotiques...], la phytothérapie prit l’allure de pratique douteuse aux vertus incertaines. Mais les effets secondaires indésirables de ces «nouveaux médicaments» se manifestèrent vite et, depuis quelques décennies, le monde occidental recommence plus que jamais à s’intéresser aux vertus des plantes naturelles.
Traiter sans intoxiquer
La phytothérapie est une excellente alternative pour traiter sans intoxiquer. Elle permet de réaliser des traitements individualisés. Par la multiplicité des plantes et de la réactivité particulière de chacun, le traitement sera personnalisé et adapté à chaque patient : une personne allergique recevra par exemple du plantain, une autre souffrant des troubles des articulations du cassis ; une femme ménopausée trouvera un soulagement avec du soja ou de la sauge, une autre avec du trèfle rouge.
Méthodes phyto-thérapeutiques
• Tisanes. En phytothérapie traditionnelle, les plantes peuvent être utilisées fraîches ou, plus fréquemment, sèches. C’est en général une partie bien précise de la plante qui est employée [racine, feuille, fleurs,…], la composition chimique d’une plante étant rarement uniforme. Ces parties de plantes, entières ou finement broyées, sont utilisées pour l’obtention d’une tisane que l’on peut préparer par infusion [on verse de l’eau chaude sur la plante], par macération [la plante est laissée plus ou moins longtemps au contact de l’eau froide], ou par décoction [la plante est laissée plus ou moins longtemps au contact de l’eau portée à ébullition].
• Poudres & gélules. Des procédés plus récents permettent de fabriquer des formes plus «modernes», en particulier des poudres, conditionnées sous la forme de gélules ou cachets. Elles proposent l’intégralité ou “totum” du végétal. Leur composition diffère de celle des tisanes traditionnelles qui ne comportent, en principe, que les substances hydrosolubles de la plante.
• Extraits hydroalcooliques. un autre procédé, l’extraction, permet l’obtention d’une forme pulvérulente [extrait sec, atomisat], pâteuse [extrait mou] ou liquide [extrait fluide, teinture-mère] concentrée en principes actifs. Après le broyage de la plante, la poudre obtenue est traitée par un solvant. on utilise généralement de l’eau ou un alcool, ou un mélange hydro-alcoolique, le plus souvent à chaud. Cette extraction permet d’isoler tous les actifs et de conserver leur synergie d’action. Le liquide ainsi obtenu est ensuite filtré afin d’éliminer le résidu insoluble. Puis une phase d’évaporation élimine tout ou partie du solvant. La forme ainsi obtenue est une forme concentrée en principes actifs.
On dénombre encore les teintures-mères homéopathiques, les macérats glycérinés de bourgeons, les ampoules buvables et les huiles essentielles qui constituent une discipline distincte, l’aromathérapie.
Le meilleur de la nature
L’efficacité de la phytothérapie repose avant tout sur le choix des plantes qui entrent dans leur composition. Et, bien entendu, ces plantes doivent être de la meilleure qualité possible. Il ne faut pas utiliser des plantes d’origine douteuse, puisque les facteurs de pollution, la cueillette et les méthodes de conservation, de stockage… peuvent altérer leurs propriétés. on optera pour des plantes issues de cultures biologiques. L’extraction peut, en effet, selon la nature du solvant utilisé, éliminer une partie des contaminants [pesticides] ou au contraire les concentrer...
Il convient également d’éviter les plantes sèches vendues sous sachet transparent, car la lumière et, plus particulièrement les u.V., altèrent leurs propriétés.
Précautions d’emploi
Le fait que l’on n’utilise que des plantes ne signifie pas que cela soit sans danger. Certaines plantes contiennent des principes actifs qui peuvent être extrêmement puissants, d’autres sont toxiques à faible dose. La culture libre de certaines plantes est d’ailleurs interdite dans certains pays. Le cas le plus courant étant le pavot, dont la culture est hyper-réglementée et destinée à la seule industrie pharmaceutique. La pharmacologie reconnaît l’action bénéfique de certaines plantes et s’attache donc à extraire le principe actif de ces plantes. La consommation «brute» de la plante induit la consommation d’autres substances, le principe actif, ne permettant ainsi pas de connaître la dose exacte de principe actif ingéré, ce qui peut entraîner un sous-dosage ou un surdosage.
La phytothérapie, médecine du passé le plus ancien, est sans aucun doute une médecine d’avenir. Chaque jour, elle continue de s’enrichir avec de nouvelles espèces et les chercheurs du monde entier découvrent de nouvelles vertus végétales.
Apprendre à écouter la nature et puiser avec sagesse dans la vaste gamme des plantes qu’elle nous offre est certainement la manière la plus naturelle qui soit de renforcer notre santé et celle de nos enfants.
Olivier Desurmont
Références : «La Phytothérapie simplement», de Jean-Louis Tensorer chez Sauramps Médica & «Traité pratique de phytothérapie» de Jean-Michel Morel chez Grancher.