Comprendre et soigner les acouphenes
Comme personne d’autre que celui qui souffre d’acouphènes ne les entend, souvent l’acouphénique n’ose pas en parler et «souffre en silence»... Enfin, façon de parler, car c’est un phénomène que l’individu ne peut ni oublier, ni faire cesser : ces bruits l’accompagnent partout, les plus chanceux parviennent même à dormir... Imaginez un instant un haut-parleur qui diffuserait des bruits de centrale électrique, de moteur de machine à laver, des tintements de cloches, des piaillements d’oiseaux, de bourdonnements de milliers d’insectes, de diapason qui résonne sans fin, de poste de radio mal réglé... et il vous est impossible de l’éteindre ! Parfois, ces «mirages sonores» s’accompagnent de vertiges, de nausées, de vomissements et de surdité pour les sons graves : il s’agit alors de la maladie de Ménière. D’autres fois, les acouphéniques souffrent d’hyperacousie, de l’amplification des bruits extérieurs, au point que le moindre son, même la parole humaine à volume normal, devient douloureuse et insupportable. Ces «bruits» sont, dans 50% des cas, bilatéraux, c’est-à-dire ressentis dans les deux oreilles simultanément, mais lorsqu’ils sont unilatéraux, ils prédominent étrangement à gauche... Aussi, nous le comprendrons facilement, l’acouphénique s’engage dans un vrai parcours du combattant. Mais heureusement, des solutions existent ! Les acouphènes sont un bel exemple de la nécessité d’une thérapie globale, alternative. Le praticien «sensible» saura d’abord écouter attentivement le patient : les circonstances du début des symptômes, les événements antérieurs en relation avec sa santé, ses émotions, sa façon de vivre, les circonstances d’aggravation ou d’amélioration des symptômes. Ensuite, le thérapeute essayera de comprendre, parmi des différentes causes, celles qui concernent le patient. Par exemple, lorsque les acouphènes sont d’origine occluso-dentaire, des traitements naturothérapeutiques existent et guérissent, 8 fois sur 10, les différents symptômes. Lorsque la cause est autre, le patient sera judicieusement orienté vers le traitement approprié, selon ce qui lui convient le mieux : nutrithérapie, homéopathie, ostéopathie, acupuncture, sophrologie,... et même l’allopathie si nécessaire. À Michel Serres, philosophe français, de conclure : «...une source de bruit gît dans le collectif et définit notre social... Une autre source de bruit se disperse dans le monde : tonnerre, vent, ressac d’océan, oiseaux des champs, avalanches (...). La première source de bruit gît dans l’organisme dont l’oreille proprioceptive écoute, en vain parfois, le murmure «sublimaire» : des milliards de cellules s’adonnent à une action biochimique telle que nous devrions nous évanouir sous la pression de leur rumeur. De fait, nous l’entendons quelquefois, et nommons «maladie» cette écoute.» Olivier Desurmont