L’écologie profonde
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L’écologie profonde



Nous sommes la Terre Vivante !
L’écologie profonde est une approche holistique qui allie les dimensions de la pensée, des émotions, de la spiritualité et de l’action pour promouvoir un engagement créatif dans le monde. Tour d’horizon...





L’écologie profonde propose de dépasser l’individualisme de la culture occidentale pour nous considérer comme faisant partie de la terre, conduisant ainsi à une connexion plus profonde avec la vie. Alors que l’«écologie scientifique» reste le domaine des experts qui étudient l’environnement à la manière d’un observateur extérieur, dans l’approche de l’écologie profonde, la relation est celle d’un participant engagé, qui, traversé par ses valeurs, ses expériences et ses émotions, peut agir à sa mesure dans le monde qui nous entoure.

Pourquoi «profonde» ?
Le terme ‘écologie profonde’ a été introduit au début des années ’70 par le philosophe et activiste norvégien Arne Naess, pour accentuer le besoin de dépasser les réponses superficielles aux défis sociaux et écologiques, en questionnant profondément les besoins, les croyances et les valeurs sous-jacents à nos modes de vie.

L’écologie profonde participe ainsi à un processus beaucoup plus large qui amène actuellement une nouvelle manière de considérer les sciences, la politique, la santé, l’éducation, la spiritualité et bien d’autres domaines. Ce changement de vision tend à mettre l’accent sur les relations entre différentes dimensions reliant le changement personnel avec le changement social, la science à la spiritualité, l’économie à l’écologie. L’écologie profonde applique ce nouveau paradigme à notre relation à la terre, proposant un changement de perception qui articule les dimensions conceptuelle, émotionnelle, spirituelle avec celle de l’action.

La dimension conceptuelle
Au cours du siècle passé, deux idées fondamentales ont émergé de la pensée scientifique, soutenant la vision que nous faisons partie de notre terre. La première idée est issue de la théorie de systèmes et la seconde idée est appelée la théorie de Gaïa. La théorie de systèmes conçoit les êtres vivants en termes de «systèmes», où chaque système est un «tout» qui est plus que la somme des parties, et qui est en interaction constante avec les systèmes dont il fait partie. Face à l’approche mécaniste du monde, la théorie des systèmes offre une vision dynamique où tous les écosystèmes, des bactéries aux sociétés, sont interdépendants.

La théorie de Gaïa, conçue par le physicien James Lovelock, élabore cette idée et l’applique à la terre entière. Lui et d’autres scientifiques ont démontré que la terre répond aux propriétés des systèmes vivants, ce qui signifie notamment qu’elle est dotée des mêmes mécanismes de rétroaction agissant afin de maintenir les conditions favorables à la vie. L’ensemble de la vie sur terre peut ainsi être vue comme une forme de vie supérieure gigantesque appelée Gaïa. Cette vision rejoint celle élaborée et expérimentée depuis des siècles dans de nombreuses traditions.

La dimension émotionnelle
Face à l’ampleur de la crise sociale et écologique dans le monde, nous pouvons nous sentir submergés et impuissants. Pourtant, il y a rarement de la place pour l’expression de ce genre de sentiments dans notre société. Dans l’écologie profonde, les sentiments de peur, de colère, de tristesse ou d’impuissance sont considérés comme sains et utiles. tout comme cela fait mal de mettre un doigt dans la flamme, notre «peine pour le monde» nous alerte de ses blessures et nous incite à réagir. Ce sont, là aussi, des mécanismes de rétroaction de la terre qui se manifestent à travers nous. En nous permettant d’éprouver ces émotions, nous nous ouvrons à une source d’énergie et de vitalité qui nous rend «responsables », étymologiquement : «capables de répondre».

La dimension spirituelle
En nous voyant comme faisant partie de «l’Arbre de Vie», cette toile interconnectée de tous les êtres vivants que nous appelons Gaïa, l’écologie profonde nous permet d’approfondir notre relation avec ce «tout-plus-grand». Nous considérons que la vie elle-même est sacrée et qu’elle agit à travers nous dans notre engagement pour la guérison de la terre. Cette «spiritualité centrée sur la vie» constitue une source importante d’inspiration pour faire face et répondre aux défis de notre monde.

La dimension de l’action
Quand nous intégrons nos croyances, nos idées et nos valeurs à notre comportement, nous les rendons vivantes et leur donnons le pouvoir d’influencer notre monde. Si nous nous voyons comme séparés du monde, il est facile de dénigrer nos actions comme anodines et peu susceptibles d’être réellement facteurs de changement. Cependant, dans la perspective de l’écologie profonde, chacun de nos actes peut participer au basculement vers une culture qui soutienne la vie.

Des ateliers d’écologie profonde
Les ateliers d’écologie profonde, aussi appelés «le Travail qui Relie», rassemblent des personnes pendant 3 ou 4 jours avec l’intention de guérir notre relation à la terre. Ils allient exercices interactifs, apprentissages conceptuels, rituels et pratiques spirituelles pour explorer notre reliance à la planète, pour affiner nos perceptions quant à l’émergence d’une société qui soutienne la vie et pour clarifier nos intentions et nos moyens afin de prendre part à ce changement de cap.

La méthodologie et le contenu de ces ateliers ont été développés par Joanna Macy*, bouddhiste nord-américaine, spécialiste de la théorie des systèmes et de l’écologie profonde, au cours de 40 années de travail avec des groupes dans des contextes très variés.

Chris Johnstone**

* son approche est décrite dans «Ecopsychologie, pratique et rituels pour la Terre - retrouver un lien vivant avec la nature», Ed. Le Souffle d’Or, ainsi que sur le site: www.joannamacy.net.
** Chris Johnstone [UK] est psychologue et médecin, spécialiste en écologie profonde et psychologie du changement positif [www.greatturningtimes.org]
- article traduit et adapté par Helena ter Ellen et Corinne Mommen.

Pour plus d’infos sur les ateliers proposés, consultez l’agenda des activités [rubrique : «Ecologie, Environnement & Nature»]



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