Un cerveau bien nourri
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Un cerveau bien nourri



S’il est évident que les talents développés par notre cerveau dépassent de loin le cadre de la matière, il n’en reste pas moins que cette matière qui le constitue joue un rôle fondamental dans son bon fonctionnement. Et si la clé du vieil adage «un esprit sain dans un corps sain» était tout simplement…dans notre assiette ?





Non à la malbouffe !

Longtemps soumis aux investigations de la psychanalyse et de la psychiatrie qui les séparaient du reste du corps pour en faire des sortes d’entités distinctes aux dysfonctionnements mystérieux, le cerveau et le bien-être mental se voient aujourd’hui placés sous les projecteurs de la nutrition. Le lien corps-esprit cher aux médecines traditionnelles s’infiltre enfin dans la médecine officielle. La soi-disant supériorité psychique dont l’homme s’est glorifié depuis des siècles est en effet aujourd’hui malmenée par la société même qu’il a construite et par un de ses plus grands fléaux : la malbouffe ! Autrefois confiné aux asiles, le mal-être mental se répand aujourd’hui à bas bruit dans la population, dissimulé sous des noms bien connu de tous : anxiété, dépression, burn-out, troubles du sommeil, hyperactivité, fatigue…dont on rejette souvent la faute sur l’extérieur et que l’on combat à grand renfort de médicaments (psychotropes, antidépresseurs, Rilatine®, …) en oubliant que, comme l’a dit Hippocrate, père de la médecine, l’aliment est notre premier médicament. Alors comment bien nourrir ce cerveau ?

Vive les «bonnes graisses»

Le cerveau, c’est avant tout une concentration impressionnante de cellules et une richesse exceptionnelle… en graisses qui conditionnent leur fonctionnement ! La qualité des graisses que nous mangeons va donc avoir un impact déterminant sur la santé nerveuse et notre bien-être ! Or l’alimentation actuelle apporte une quantité énorme de graisses saturées (présentes dans les viandes, les margarines, graisses de palme, ou autre «graisse hydrogénée») ou pire encore des graisses saturées dites «trans», poison pour l’organisme et abondantes dans les viennoiseries, biscuits, produits frits, plats préparés. La solution ? Les remplacer autant que possible par des « bonnes graisses », tels que les oméga 3 présents dans les huiles végétales bio de premières pression à froid (colza, noix, lin, cameline,…) et dans les poissons gras (sardines, maquereaux, saumons, …), qu’il est recommandé de consommer au moins 3 fois par semaine. Les compléments d’huile de poisson riche en oméga 3 sont d’ailleurs vivement conseillés pour compléter les apports alimentaires, surtout en cas de dépression, d’hyperactivité et de troubles de l’attention. Limitez aussi la consommation d’oméga 6 (huile de tournesol, de maïs, viandes, …), qui, s’ils sont indispensables à la santé, sont trop présents dans l’alimentation et, faute d’être contrebalancés par les oméga 3, sont donc source d’inflammation délétère pour le cerveau.

Et de bonnes protéines

Mais les bonnes graisses ne sont pas tout car la communication entre neurone implique aussi des messagers chimiques appelés «neurotransmetteurs ». Ceux-ci sont essentiellement des protéines et leur production obéit à des rythmes garants de notre envie d’entreprendre, de notre vigilance, de notre humeur sereine,…. en bref, de notre bien-être mental. Pour respecter ces rythmes et les alimenter en matières premières, il est conseillé de consommer un petit-déjeuner riche en protéines animales et végétales (oeufs, viandes maigres, légumineuses, céréales …), un déjeuner qui en comporte également et de privilégier un dîner glucidique (céréales, pâtes, riz, légumineuses,…), le tout accompagné de légumes et fruits.
Mais un cerveau qui fonctionne bien, c’est aussi de l’énergie. Notre cerveau consommant près de 20% du sucre (glucose) apporté par notre alimentation, il est primordial que cet apport soit optimal. Afin d’éviter les périodes d’hypoglycémie (et l’irritabilité, la fatigue voir la dépression qui l’accompagnent), favorisez les sucres complexes à index glycémiques bas (céréales complètes, légumineuses, …) qui vont délivrer de manière graduelle leur sucre au cerveau et limiter au maximum les sucres rapides (sucres raffinés, sodas, bonbons, …).

Un bon apport de magnésium

La source d’énergie étant là, encore faut-il pouvoir l’exploiter ! Pour cela, les micronutriments tels que le magnésium (abondant dans les noix, amandes, légumes verts, ...), les vitamines B (abondantes dans les céréales complètes), le zinc, les antioxydants abondants dans les fruits et légumes,… sont indispensables ! Sans eux, la machinerie cérébrale se grippe et la souffrance nerveuse apparaît ! Même si une supplémentation nutritionnelle (surtout en magnésium et vitamines B) est parfois nécessaire, manger de manière équilibrée est donc un acte conscient à réapprendre pour un psychisme serein. Car de cela aussi - en plus de se nourrir l’âme et l’esprit des merveilles naturelles qui nous entourent - va dépendre la qualité de nos pensées et de notre vie.

Charline Nocart, naturopathe

Sources : Cours de Nutrithérapie dispensé par le Dr. Jean-Paul Curtay ainsi que l’ouvrage «Nutrition et bien-être mental» du Dr. Veronica Van der Spek.



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