La Gemmotherapie
Médecine des bourgeons
La gemmothérapie fait partie de la grande famille des phytothérapies, lesquelles proposent de prévenir et de traiter une variété de problèmes de santé à l’aide des végétaux. Du terme latin gemme, qui signifie à la fois bourgeon et pierre précieuse, la gemmothérapie utilise exclusivement les tissus embryonnaires frais des plantes, arbres et arbustes, c’est-à-dire les bourgeons, les jeunes pousses et les radicelles. Ces embryons, macérés dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine, servent à fabriquer des solutions dans lesquelles se concentrent les principes actifs des végétaux : on les nomme macérats. Leurs vertus thérapeutiques varient selon la plante dont ils proviennent : le cassis pour l’énergie, le sapin contre la toux, l’aubépine pour le coeur... Selon la théorie, les bourgeons posséderaient des propriétés thérapeutiques supérieures à celles des diverses parties de la plante mature. Le bourgeon, étant un embryon, porterait en lui le potentiel de développement de la plante, un peu comme s’il était à la fois les racines, les tiges, les feuilles, les fleurs et les fruits. Il contient de fortes concentrations d’éléments actifs comme des hormones, des oligo-éléments, des vitamines, des minéraux, etc... L’utilisation de bourgeons, dans la pharmacopée traditionnelle, remonte au Moyen Âge, à l’ère des alchimistes. On se servait, notamment, des bourgeons du peuplier pour la confection d’un onguent et de ceux du sapin pour la fabrication de sirops à usage pectoral. Mais ce n’est qu’au cours des années 1960 que le Dr Pol Henry (1918-1988), un médecin belge, s’inspire des découvertes sur les cellules embryonnaires d’origine animale pour jeter les bases de ce qu’il allait nommer la «phytoembryothérapie». Après extraction, les bourgeons sont mis à macérer dans un mélange eau-glycérine-alcool pendant 21 jours, puis filtrés. La substance obtenue, appelée «macérat-mère», se compare à la teinture-mère, la base des solutions phytothérapeutiques. Le macérat de bourgeons est cependant moins concentré que la teinture. La posologie varie selon le produit : généralement, on prend entre 5 et 15 gouttes par jour, diluées dans un peu d’eau. Au cours des années ‘70, le Dr Max Tétau, homéopathe, rebaptise la «phytoembryothérapie» en «gemmothérapie», l’appellation maintenant reconnue et acceptée. La discipline ne change pas seulement de nom, mais intègre des principes qui la rapprochent des théories et des méthodes propres à l’homéopathie. La gemmothérapie est de plus en plus populaire en Europe, notamment en France et en Belgique. Beaucoup d’herboristes, de naturopathes et d’homéopathes l’intègrent à leur pratique et plusieurs laboratoires fabriquent maintenant des extraits de bourgeons, tant sous la forme de macérats-mères que de solutions 1D. Ces produits remarquables sont donc facilement accessibles pour notre plus grand bienfait !