Allergies : fléau de l’Homme contre Nature
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Allergies : fléau de l’Homme contre Nature



Classées par l’OMS 4ème pathologie la plus courante après le cancer, les maladies cardiovasculaires et le sida, les allergies ont vu leur incidence doubler ces 30 dernières années et les prévisions pour l’avenir sont alarmantes. Qu’est-ce qui nous est donc devenu si insupportable ?





Dans la presse grand public, l’allergie est souvent confondue avec l’intolérance, comme celle bien connue au lactose ou au gluten. Les deux mécanismes se distinguent pourtant par l’intervention du système immunitaire dans le premier cas alors qu’il s’agit plutôt d’une maldigestion de certains composés dans le second.

L’allergie, qu’est-ce que c’est ?

Physiologiquement, l’allergie se définit comme une réaction immunitaire inappropriée et exagérée à une substance de l’environnement appelée « allergène » dont la nature peut être très variable (pollens, poussières, acariens, déchets animaux, aliments, … ).

Le phénomène allergique implique une première phase dite de « sensibilisation » au cours de laquelle l’allergène est pour la première fois perçu comme un danger par l’organisme. Il en résulte une synthèse d’anticorps (principalement de la classe des IgE dont le taux sanguin est un marqueur de l’allergie) capables de se lier à des cellules particulières contenant divers composés chimiques tels que l’histamine. Lors d’un second contact avec l’allergène – phase dite de « réaction »-, la liaison de celui-ci aux IgE préalablement produites va provoquer la libération des médiateurs chimiques précités (histamine, prostaglandines, leucotriènes, …).

Ces derniers vont induire une réaction inflammatoire locale avec son cortège de symptômes tels que l’oedème, la congestion, la sensation de brûlure, l’irritation. La localisation préférentielle de ces cellules gorgées de médiateurs de l’inflammation dans certains tissus explique l’expression cutanée (eczéma, urticaire, …), respiratoire (rhumes de foins, rhinite, asthme allergique, oedème de Quincke,…) et digestive (diarrhée, colites,…) des allergies. N’importe quelle substance peut devenir un allergène potentiel pour n’importe quelle personne ! Certaines causes qui méritent réflexion et action semblent pourtant émerger pour expliquer l’incidence actuelle des symptômes (1 personne sur 5 est allergique en France) et les prévisions de progression des allergies sont alarmantes.

Une question de barrière ?

Que l’on en regarde l’analyse physiologique ou l’interprétation par d’autres disciplines telles que le décodage biologique, l’allergie est un paysage symptomatique duquel émerge les mots « barrière », « défense », « sensibilisation », « réaction », « soi » et « non-soi ». Cette notion de soi et non-soi est importante en immunologie puisqu’elle pose la limite entre ce qui constitue notre identité et ce que l’on place de l’autre côté de la frontière immunitaire, c’est-à-dire « l’étranger ». Pourquoi, soudainement, des substances avec lesquelles l’homme a évolué pendant des milliers d’années lui deviennentelles étrangères et dangereuses ? Car l’allergie, de bénigne et invalidante, peut aller jusqu’à causer la mort ! Parmi les pistes proposées : la susceptibilité génétique à la pollution environnementale, l’excès d’hygiène (les allergies seraient plus fréquentes en milieu urbain plus aseptisé, mais aussi plus pollué, qu’à la campagne), la profonde modification des habitudes alimentaires, l’excès de stress et l’exposition à de nouvelles molécules de synthèse. Toutes ramènent à la question de notre rapport au monde. Les allergies se manifestent en effet là où nous entrons en contact avec l’environnement : l’air que nous respirons, la nourriture que nous ingérons, les contacts que nous percevons. La vie « moderne » agresse de plus en plus nos « frontières », soit en les franchissant de force par la vaccination, soit en les affaiblissant par le stress, l’intoxication alimentaire et les perturbations de nos flores (bactéries cutanées, intestinales, …) qui en sont les principales gardiennes.

L’homme dénaturé

Au fond, l’allergie est donc une question de non-reconnaissance, de non-intégration, de non-respect et de « mauvaise » communication entre deux entités que le monde moderne pousse de plus en plus à se séparer ou à s’opposer : le Soi (dans le sens identitaire psychologique et physiologique) et la Nature (l’environnement, le « non-soi »). Les influences réciproques sont évidentes : l’homme inflige des dégâts conséquents à l’environnement. Mais des disciplines comme l’épigénétique montrent aujourd’hui que cet environnement perturbé influence aussi ce que nous prenions, jusqu’il y a peu, comme le bastion inviolable de notre identité et la justification de nombreux maux dont l’allergie : nos gènes. En nous isolant de la Nature par le rapport de force, en nous déresponsabilisant, en ne respectant pas notre identité et nos territoires respectifs, nous participons ainsi à nous rendre étrangers l’un à l’autre et à développer un terrain allergique. Il est d’ailleurs intéressant de constater que certaines plantes très allergisantes réagissent à la pollution en produisant plus de pollen dans une sorte de frénésie reproductrice pour la survie. A moins que l’on y voie une réaction « exagérée » de la physiologie végétale à un allergène de taille : l’homme ! Qui est donc allergique des deux et surtout, comment rétablir l’équilibre ?

Retour à l’équilibre naturel pour diminuer les allergies.

Lorsque l’on ne reconnaît plus « l’autre », il est important de retrouver sa place et son intégrité en prenant conscience de notre responsabilité dans la communication défaillante avec l’environnement. Retrouver et promouvoir une alimentation naturelle, biologique fournie par une nature que l’on respecte est sans doute le premier pas, surtout pour restaurer la barrière intestinale et sa flore, primordiales dans le phénomène allergique. Eviter les allergènes en bannissant les produits industrialisés (pour la nourriture, les cosmétiques) fait partie de cette démarche, la réforme alimentaire pouvant aussi être soutenue par la nutrithérapie (le magnésium est un bon antihistaminique). Des solutions naturelles telles que le manganèse en oligothérapie, le cassis et le bouleau utilisés en gemmothérapie, soutiendront également le terrain tout en diminuant les symptômes inflammatoires tels que la congestion respiratoire, les larmoiements et les éruptions cutanées.

Charline Nocart

POUR EN SAVOIR PLUS :
• www.allergienet.com, www.allergique.org, www.inserm.fr, www.oasis-allergies.org
• Cours IHMN (www.ihmn.be)
• La maladie cherche à me guérir, du Dr Philippe Dansart, Editions le Mercure Dauphinois
• Traité de Gemmothérapie, de Philippe Andrianne, Editions Amyris
• L’Alimentation ou la Troisième Médecine, du Dr Jean Seignalet, collection Ecologie Humaine, François-Xavier de Guibert
• « Tous allergiques ? » - Documentaire Arte 2014 (You Tube)



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