Prendre soin de son immunité, un équilibre à entretenir toute l’année
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Prendre soin de son immunité, un équilibre à entretenir toute l’année



« Le microbe n’est rien, le terrain est tout ».





C’est ce que nous rappelle le précepte d’Antoine Béchamp, médecin et chimiste du 19ème siècle et selon notre mode de vie et de pensée, nous pouvons agir sur notre système immunitaire. Nous avons déjà tous constaté que, lorsque notre énergie est plus faible, que nous sommes fatigués, stressés, nous sommes moins à l’abri des infections. En revanche, si notre énergie est haute, nous y sommes moins vulnérables. Aujourd’hui, en cette période de confi nement si particulière, comment nous protéger tant sur le plan physique qu’émotionnel ? Le coronavirus ne nous envoie-t-il pas un message ? Ne nous ditil pas qu’une ère de transition est en train de se produire et que le passage vers un monde nouveau est amorcé ? On peut avoir peur des changements ou au contraire s’en réjouir et mettre notre créativité au service du monde de demain, un monde meilleur en lien avec la nature, avec soi et les autres.

A l’heure où je vous écris, nous sommes le 6 avril, les vacances scolaires ont commencé, celles du Printemps, nommées ainsi par nos voisins anglo-saxons. Elles seront quelque peu différentes des précédentes. Mais Dame nature est là, bien vivante. Elle nous offre ses rayons de soleil qui nous réconfortent et nous permettent de fabriquer notre vitamine D. N’est-ce pas un signe ? Une invitation à faire la paix ? Accueillons ce cadeau avec gratitude durant au moins 15 min par jour, que ce soit sur notre balcon, dans notre jardin ou en joggant, tout en respectant bien sûr les consignes d’éloignement. Néanmoins, une complémentation en D3 s’avère indispensable (cf. recommandations ci-dessous)

Comment fonctionne notre système immunitaire ?

Il existe deux niveaux de réponse immunitaire. Tout d’abord, la réponse non spécifique, qui est innée, dont font partie nos trois barrières naturelles, à savoir la peau avec ses 2 m2 ; les muqueuses respiratoires, avec leurs 80 m2 et nos muqueuses intestinales, avec leur surface de 300 m2. Elles agissent et combattent « l’agresseur », sans connaître sa nature, tout comme le fait l’inflammation qui est notre première barrière de défense.
La deuxième réponse est spécifique. Elle implique les lymphocytes. Il s’agit du système immunitaire adaptatif, ce qui signifie que notre organisme se souvient des micro-organismes pathogènes. Ce système immunitaire garde en mémoire les bactéries et virus particuliers qu’il a déjà rencontrés. On estime qu’un adulte en a des milliards en mémoire.

Etant donné la superficie de 300 m2, de leurs muqueuses, nos intestins sont responsables à 80% de notre système de défense. Leur immunité affaiblie engendrera une immunodépression globale de notre organisme. Il est, dès lors, essentiel de prendre soin de notre flore intestinale. En effet, les bactéries bénéfiques, situées sur les tissus de notre membrane intestinale, activent ces lymphocytes, des globules blancs qui vont produire des immunoglobulines A, appelés les IgA sécrétoires, substance dont le rôle est de protéger nos muqueuses (respiratoires, digestives, vaginales, …) en détruisant les corps étrangers (virus, parasites, bactéries …) qui tentent de pénétrer dans notre organisme.
Une flore intestinale déséquilibrée réduit l’activation des lymphocytes, ce qui entraîne une diminution de la production des IgA sécrétoires, laquelle aura pour conséquence une protection moindre de l’intestin.

On constate également une baisse d’efficacité de la part des neutrophiles, ces globules blancs qui nous défendent en ingérant les envahisseurs, une autre manière de nous protéger. Une flore intestinale perturbée peut également engendrer un déséquilibre au sein des globules blancs de la famille des lymphocytes T.

Sans rentrer dans les détails, retenons que la vitamine D est indispensable pour notre système immunitaire car elle participe à cette régulation des lymphocytes T.

Le printemps, c’est aussi la saison du foie, cet émonctoire, essentiel à notre bonne santé. Cette vision vient de la médecine chinoise traditionnelle ainsi que de la médecine d’Hippocrate dont les propos font écho à la notion d’interdépendance de l’homme et de la nature. Nous faisons partie intégrante de celle-ci. Notre métabolisme fonctionne au rythme des saisons. Le printemps débute lorsque les graines commencent à germer, les bourgeons à s’ouvrir, les jours à se rallonger. C’est de cette énergie-là qu’il s’agit.

Soutenir notre foie renforcera aussi notre système immunitaire.
Tout d’abord, supprimons ses ennemis : la suralimentation, les sucres et glucides raffinés, les acides gras trans, (présents dans les produits industriels tels les viennoiseries, les pâtes feuilletées, les biscuits, les margarines, les chips, les pâtes à tartiner), l’alcool, les additifs alimentaires, pour faire place à une alimentation simple et naturelle, riche en bons acides gras, en vitamines et minéraux. Le foie apprécie les légumes soufrés comme les choux, les radis, le cresson, la moutarde ainsi que les feuilles amères comme le pissenlit, l’artichaut et la chicorée. Pensons aux infusions à base de chardon- marie, de romarin, aux jus de légumes faits maison drainants et alcalinisants à souhait. Se complémenter en N-acétylcystéine (NAC), ce qui augmentera le glutathion, roi des antioxydants, peut s’avérer également très utile pour détoxifier le foie.

Six points pour préserver notre système immunitaire

1. Une alimentation vivante, peu transformée, locale et de saison.<
Privilégions le circuit court. - Consommons des aliments lactofermentés (soupe miso, légumes, kéfir de fruits), riches en probiotiques, excellents pour notre flore intestinale, des fruits et légumes crus, cuits à basse température pour leur qualité alcalinisante, pour leurs fibres et pour leurs polyphénols, précieux anti-inflammatoires et antioxydants.
- Pensons aux herbes aromatiques, aux graines germées, aux algues, et aux épices (curcuma, gingembre, cannelle, clou de girofle, cumin) connues pour leurs vertus anti-oxydantes et anti-inflammatoires.
- Consommons des fruits et légumes crus, cuits à basse température pour leur qualité alcalinisante, pour leurs fibres et pour leurs polyphénols, précieux anti-inflammatoires et antioxydants.
- Privilégions les céréales sans gluten telles le millet, le riz (ainsi que le sarrasin, le quinoa et l’amarante apparentés aux céréales), le gluten actuel s’avérant pro-inflammatoire.
- Consommons des oméga-3 (huile de noix et de colza, graines de lin, de chia, pourpier, cresson, poisson gras) pour leurs qualités anti-inflammatoires. Veillons au ratio 4/1 entre oméga-6 et oméga-3.
- Consommons des noisettes, de l’huile d’olive, des amandes, des graines de tournesol germées pour leur richesse en vitamine E, un antioxydant majeur.
- Consommons avec modération des graisses saturées animales, pro-inflammatoires et des protéines animales qui génèrent une flore de putréfaction.
- Pensons à boire au minimum 1,5l d’eau par jour en dehors des repas, par petites gorgées. Pensons à l’infusion de thym pour sa qualité antiseptique. Pensons à manger moins et mieux, en pleine conscience, dans le calme en mastiquant bien. Peu copieux le soir et 3 h avant le coucher, afin de veiller un à un sommeil réparateur.

2. La qualité du sommeil est essentielle.
Durant la nuit, une période de jeûne physiologique correspond à un processus régénérateur, d’élimination. Un intervalle de 11h à 12 h entre le repas du soir et du matin est souhaitable. Et pourquoi pas, un jeûne intermittent de 16h.

3. L’activité physique régulière et modérée.
Si vous avez la chance d’habiter près d’un bois, profitez de bains de forêt, connus au Japon pour diminuer le stress et stimuler dès lors le système immunitaire.

4. Une bonne oxygénation et relaxation
(cohérence cardiaque, méditation, yoga, taichi, qigong).

5. Pensée positive, bienveillance, gratitude, solidarité.
Profitons de cette période pour relativiser, ranger, trier, réparer des vêtements, fabriquer ses produits d’entretien, lire, dessiner, danser, reprendre son instrument, … tâches qui nous procureront satisfaction et une sensation de légèreté.

6. Deux compléments incontournables en cette période de pandémie, que l’on peut se procurer en pharmacie :
1. Vitamine D : 4000 ui (unité internationale) de D3 (ex : 2 gouttes de 2000 ui) par jour est recommandée pour les adultes, voire plus selon les carences de chacun. 2000 ui pour les enfants et 1000 ui pour les nourrissons. Il est, par ailleurs, conseillé de la prendre huileuse et sous forme de gouttes, plus assimilable et moins onéreuse.
2. Vitamine C : 1gr/j Bien connue pour son rôle immunitaire, elle est également la vitamine anti-stress. Les produits de la ruche comme la propolis, un anti-infectieux et le pollen frais pour notre flore intestinale peuvent s’avérer également très utiles.
Le CuAuAg (cuivre-or-argent) en oligothérapie est conseillé en période hivernale et lors d’épuisement (stress)

Et nos amies les plantes !

En phytothérapie, les plantes adaptogènes boosteuses d’immunité, anti-stress et antifatigue : l’éleuthérocoque, l’astragale, …

En Gemmothérapie :
le rosier sauvage : immunostimulant et le cassis : tonique et anti-inflammatoire

En Aromathérapie :
les huiles essentielles peuvent être intéressantes car elles peuvent jouer tant sur le plan physique qu’émotionnel. ATTENTION, elles sont très puissantes et il est recommandé de se faire conseiller par un praticien de la santé formé en la matière. L’huile essentielle (HE) de Ravintsara : anti-virale, très puissante et immunostimulante, elle est aussi neurotonique, ce qui lui constitue un atout supplémentaire en cette période particulière, pour calmer l’anxiété : 2 gouttes diluées dans un peu d’huile végétale sur chaque poignet et sur le plexus solaire.

On peut aussi l’associer à l’HE de Tea tree qui renforcera cette propriété anti-virale.

ATTENTION : Se frictionner les poignets avec des HE ne nous dispense pas de nous laver les mains au savon après une sortie.
A titre curatif, l’huile essentielle de laurier noble est conseillée par Pierre Franchomme, aromatologue, pour les troubles respiratoires. Appliquer 5 gouttes sur la plante de chaque pied, 2 à 3 fois par jour.
Bref, profi tons de ce ralentissement forcé pour faire une pause et revenir à l’essentiel. C’est l’occasion de réinventer le monde, un monde plus vivant d’amour et de paix. La somme des éveils individuels amènera cet éveil collectif.
Retrouvons cette interdépendance universelle dont nous parlait déjà Hippocrate, au 5ème siècle avant J.C., considéré comme le père de la médecine. « La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin » nous affirme-t-il également.
Cette phrase en dit long et ne peut que nous réconforter. C’est bien en chacun de nous que se trouve la clé de tous les possibles, de cette paix intérieure qui nous mènera vers une paix planétaire.

Karin Schepens
Naturopathe, conseillère en nutrition et hygiène vitale
Auteure de « Soyez acteur de votre santé », aux Editions Racine
reset@icône.be
http://reset.icone.be/Une-semaine-pour-une-re-Mise-a-jour



Paru dans l'Agenda Plus N° 317 de Mai 2020
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