Un autre point de vue sur 2012
Rencontre avec le Dr. Antoon L. Vollemaere
L’idée de commencer l’année le 4 janvier vous traverserait-elle l’esprit ? Et si on nous obligeait à fêter le réveillon le 3 au nom d’une interprétation sans fondement astronomique ?
Une minorité s’insurgerait sans doute pour faire éclater la vérité ! C’est ce que fit l’éminent docteur en études latino-américaines Antoon Leon Vollemaere à propos du calendrier maya. Profondément épris de justice, c’est avec une passion contagieuse et un travail scientifique rigoureux, que le spécialiste en paléographie maya a passé 45 ans de sa vie à remettre les pendules à l’heure !
Voyage dans la machine à explorer le temps…
Docteur Vollemaere, qui est Antoon
Leon ?
Je suis né en 1929 et suis l’aîné d’une famille
de six enfants. La vie était tellement
dure à l’époque que j’ai dû interrompre
mes études de dessinateur technique le
jour pour aller travailler et les continuer le
soir. A 19 ans, j’ai contracté une maladie
mortelle à l’époque : la tuberculose. J’ai
eu la chance, de bénéficier, in extremis,
d’une découverte médicale : la streptomicine
! Je fus l’un des premiers à être sauvé.
En 1960, tout le monde quittait le Congo
et moi j’ai fait l’inverse, j’y suis allé donner
cours d’électricité et de dessin. Je me
suis installé d’abord au Rwanda et puis
au Burundi. J’ai connu treize révolutions
et des coups d’Etat. Et, c’est pendant les
couvre-feux, qu’est née ma passion pour
les mayas ! Bloqué chez moi de 18h à 6h
du matin, j’ai renoué contact avec ce qui
m’animait déjà durant mes études techniques
: la civilisation égyptienne et leur
passionnante écriture hiéroglyphique. Je
me suis alors inscrit à l’Ecole pratique des
hautes études à la Sorbonne [Paris]. Mon
professeur d’études était le professeur
Dr. Jacques Soustelle, un éminent mexicaniste
reconnu. En 1972, j’obtenais le
doctorat d’études latino-américaines et
en 1982, mon doctorat d’état ès lettres
et Science humaines avec la plus haute
distinction. Aujourd’hui, je vis avec mon
épouse Renilde à Malines.
Vous avez, à 19 ans, frôlé la mort. Quel
impact cette épreuve a-t-elle eu sur votre
spiritualité ?
J’ai eu l’impression d’être un peu dirigé,
qu’il y a des situations créées qui vous
poussent dans l’une ou
l’autre direction, sans le savoir
au début. Avant même
que je ne sache que j’allais
être sauvé par la streptomicine,
je n’avais pas eu le
sentiment que j’allais mourir
! Je sentais qu’il y aurait une
suite. J’avais un sentiment
curieux inexplicable et cette
sensation spéciale, je l’ai eue
à plusieurs reprises. Quand
j’étais malade, j’ai étudié les
différentes religions. Je me
suis très vite senti en affinité
avec le bouddhisme.
Je crois en une force créatrice
qui a programmé le tout.
Nous n’utilisons qu’une infime
partie de notre cerveau.
Nous ne comprenons pas
tout et ne nous faisons pas
d’illusion, nous ne comprendrons
pas tout !!
Je trouve qu’à l’heure actuelle,
au point de vue électronique
nous vivons dans une
période fabuleuse, mais au
point de vue spirituel, nous
sommes toujours arrêtés à la
période des anciens Grecs !
Nous avons toujours les mêmes
défauts, les mêmes limites.
on tue toujours autant
par exemple. Il y a plus de
gens qui versent de larmes
que le contraire. Cela prouve
que nous n’avons pas évolué
beaucoup…
Quel est le conseil que l’homme
sage de 80 ans a envie de donner pour vivre mieux ?
La première leçon est de vivre sa vie tous les jours. Je tiens ça de l’Afrique. Il est essentiel
d’aller dans le sens de ce que vous
ressentez de faire afin que vous soyez
dans votre propre vie, même si les autres
ne sont pas d’accord avec vous !
La civilisation maya, c’est
21 groupes ethniques qui sont nés quand et où exactement ?
Les mayas sont nés en -3579
avant JC. Leur problème linguistique
était plus grand
que le nôtre puisque chaque
peuple avait ses propres
codes [rires] !
Les groupes mayas seraient,
d’après ce que j’ai pu récolter
comme informations sérieuses,
originaires de l’Asie
en passant par le Détroit de
Bering et le nord des Etats-
Unis, Chicago exactement !
on pourrait dire qu’en descendant
vers le Mexique,
ils ont emmené avec eux
d’autres personnes. Différentes
ethnies se sont ainsi
créées. Cela s’est fait sur des
siècles bien entendu.
on retrouve les mayas au
Mexique, dans la péninsule
du yucatan, au Guatemala
et à l’Est, à Belizé et honduras.
Une partie se trouvait
aussi au Salvador.
La civilisation maya est aussi
importante que l’égyptienne
et la chinoise. Elles ont
en commun, au niveau de
l’écriture hiéroglyphique,
l’utilisation des peintures
rouges et noires, les colonnes
de lecture et l’écriture
verticale qui se faisait de bas
en haut.
Dans votre dernier livre
«Apocalypse maya 2012», vous mettez
en lumière une erreur de 520 ans entre le calendrier maya et notre ancien calendrier julien…
Il faut savoir que cette erreur s’explique
scientifiquement, c’est-à-dire par une étude
concrète, approfondie, mathématique
et astronomique.
La première mauvaise interprétation de la
corrélation date de 1905, il y a donc plus
de 100 ans !
Elle vient de Joseph Goodman, un des premiers
à avoir étudié la civilisation maya.
Le plus grave est que cette personne,
comme la plupart des gens qui l’ont suivi
aveuglément, n’avait pas la formation
adéquate. or, il ne faut jamais oublier
qu’il n’y a ni calendrier, ni astronomie
sans mathématiques !
La faille vient donc du lien qui a été fait
entre notre ancien calendrier julien et le
calendrier maya. Goodman a supposé la
date 4 Ahau 8 Cumhu qui mène à une
fausse Apocalypse Maya en 2012 sans
preuve réelle !
Que dire alors des «compteurs de jours»
qui, chez les mayas et de génération en
génération, ont la tâche sacrée de compter
le temps qui passe ? Le compteur actuel
est inflexible sur un point : sa tâche se
termine fin 2012, date de la fin des calendriers
mayas.
Les compteurs n’ont commis aucune
faute ! Chaque civilisation importante
de l’antiquité avait son propre calendrier
avec un début. Le plus difficile est de faire
le lien avec notre propre calendrier. Ce
sont les européens qui se sont trompés.
Les américanistes n’avaient pas la formation
mathématique et astronomique nécessaire
à la bonne interprétation. Sans
une étude approfondie de l’astronomie,
je n’aurais jamais trouvé la date réelle
non plus !
On dit que le calendrier maya commence
le 4 Ahau 8 Cumhu. C’est faux, c’est une
seconde base de calcul qui donne une
erreur de 520 ans ! Le calendrier a commencé
par le jour 1 Imix 0 Pop, le 14 janvier
3580 avant Jésus-Christ. Douze ans de calculs l’attestent et se trouvent dans
mon dernier livre. Diego de Landa, Evêque
du yucatan décédé en 1566, a aussi
écrit que «le calendrier commençait par le
jour 1 Imix». De même que les mayas n’ont
jamais prédit d’apocalypse ! Ces histoires
ont été inventées par des scientifiques
américains et danois pour provoquer la
peur et ainsi faire du business, vendre des
livres et des films. Je les ai rencontrés, leur
ai prouvé leur erreur : ils m’ont dit que
j’avais raison mais qu’il était trop tard, les
publications étaient déjà en route ! Et il
n’y a pas plus de force cosmique qui descendra
sur terre en 2012, il ne se passera
rien du tout. Aucun codex, c’est-à-dire de
manuscrit pictographique des mayas, ne
prédit ce genre de chose !
L’histoire maya a été falsifiée, d’abord
vraiment involontairement et puis sciemment
! Cela frise le crime scientifique. La
corrélation retenue de Joseph Goodman,
Juan Martinez hernandez et John Eric
Sydney thompson est devenue par la
suite le plus grand mensonge des mayanistes.
C’est profondément honteux
pour la Science, en plus de constituer
une injustice déplorable envers les peuples
mayas.
J’espère être encore là en 2012 pour pouvoir
assister à l’éclatement de la vérité.
Interview réalisée par Matilda Ancora
Le Docteur Antoon
Leon Vollemaere sera
présent à Bruxelles,
à la Foire du Livre à
tour et taxis du jeudi
4 au lundi 8 mars
prochain.
Livre :
“Apocalypse maya 2012. Foutaise ou science ?” d’Antoon L. Vollemaere - Louise Courteau Editrice -
[DG Diffusion].
Disponible dès maintenant à la boutique AGENDA Plus ...