La beau-parentalité
Retomber amoureux, se lancer à nouveau dans l’aventure... oh oui ! mais… les enfants, les
tiens, les miens et peut-être, un jour, les nôtres… Y arriverons-nous, s’adapteront-ils, aurais-je
envie de te partager avec eux, les tiens et aussi les miens ?
Que de questions, que d’inquiétudes, pourtant la beau-parentalité est omniprésente dans
notre société. Interagir avec toutes les exigences de garde ou de communication du « couple
parental » reste une difficulté parfois majeure quand les relations précédentes (les ex) ne
sont pas clôturées pour l’un des deux ou même les deux.
Le paradoxe entre l’idéal de notre imaginaire (amoureux) et la réalité est agrémenté des gardes alternées, une
semaine à deux et une semaine à 3, 4 ou 5, des vides juridiques et enfin de l’espoir personnel que tout va bien
se passer.
Heureusement, cela se passe harmonieusement quand, personnalités, règles explicites et implicites, changements
se font en souplesse. Parfois pourtant, les loyautés des enfants pour leurs parents biologiques sont plus fortes
que la parole ou l’ouverture à l’autre dans l’écoute. Le respect de l’autre parent est primordial afin de garder
entière la justesse des loyautés de l’enfant vis-à-vis de l’autre parent biologique surtout si celui-ci n’a « encore
» rien construit de son côté. Respect de la place à prendre et à laisser à chacun de la nouvelle cohésion familiale,
acceptation de prendre, un peu de recul quant à l’éducation sont un moyen sage d’avancer dans une cohabitation
sereine.
Pour reconstruire une famille, il est essentiel de faire son deuil de la précédente, de l’image et de l’idéal que l’on
se faisait de la famille parfaite. Faire le deuil sans tout détruire du « couple parental », qui reste indispensable à la
cohésion structurelle de l’enfant. Apprendre aussi la possibilité pour tout un chacun de coconstruire une nouvelle
famille avec les aptitudes et singularités de chacun.
Un nouveau chemin, une nouvelle piste, encore plus ouverte dans la création de liens et de partage s’offre à vous,
lancez-vous, pas à pas et sereinement. Si cela est, ou devient trop sinueux, n’hésitez pas à pousser la porte d’un
professionnel qui pourra vous guider et vous accompagner un peu dans votre nouveau parcours.
Valérie Gourdain,
conseillère conjugale et familiale à Centre Thérapie Aide
Paru dans l'Agenda Plus N° 291 de Octobre 2017