Bonne Eau ? Bonne terre !
Depuis toujours, l’eau m’a interpellé, voire fasciné au plus haut point.
J’ai eu la chance de débuter ma carrière en tant d’ingénieur pour la conception, la réalisation et l’entretien des stations d’épuration biologiques des eaux usées urbaines et agroalimentaires. Et donc de comprendre rapidement que la situation réelle était loin d’être aussi idyllique que celle qu’on imagine généralement … Je ne faisais que déplacer un problème en le rendant pra-tiquement insoluble : que fait-on des boues produites ?
Comment se débarrasser de ces montagnes de déchets, ainsi rendus toxiques pour la terre ?
En effet, une majorité de nos contemporains considèrent, sans même plus en être vraiment conscients, l’eau du robinet comme un dépotoir permettant d’évacuer, sans vergogne, tous leurs déchets sous prétexte d’hygiène !
Le dossier du mois sur l’eau contribuera aussi, par déduction, à éveiller les consciences sur l’impérieuse nécessité de passer aux toilettes sèches à litière bio maîtrisée mises au point par le Professeur Joseph Orszagh de l'Université de Mons plutôt que de continuer à « tirer la chasse ».
C’est probablement l’acte le plus néfaste pour notre avenir et celui des générations futures.
Bien au-delà de l’évidente économie d’eau, l’intérêt majeur est d’amorcer le processus de valorisation pour rendre auto-fertiles les terres agricoles, tout en détruisant définitivement tous les germes pathogènes et toutes les molé-cules chimiques (médicaments, pesticides, pilules contraceptives, conservateurs, ...) contenues dans les déjections humaines.
C’est également Joseph Orszagh qui propose de récolter intégralement les eaux de pluie de nos toitures dans des citernes en béton enterrées, principalement pour tous les usages alimentaires et de les consommer grâce à des filtres micro-céramiques ou à osmose inverse. Compte-tenu de la pollution par les nitrates, les phosphates, les pesticides, la plupart des nappes phréatiques impactent l’eau du robinet et même certaines eaux en bouteille. Sur son site*, il démontre, de façon limpide, que c’est en partant de cette « source » gratuite et encore abondante dans nos contrées, que l’on obtient l’eau potable de qualité bio compatible au moindre coût.
La préservation de l’eau, en rendant correctement aux couches fertiles tous les restes de ce que cet or bleu nous offre généreusement, contribue à enrayer le dérèglement climatique et à récréer notre Terre habitable pour tous !
Francis Busigny
initiateur de l'éco-quartier Le VERGER de Temploux axé principalement sur la gestion durable de l'eau et des déchets organiques, la permaculture, ainsi que les économies d'énergie et les matériaux sains
http://bonne-eau-bonne-terre.over-blog.com/
*Site de Joseph Orszagh : www.eautarcie.org
Paru dans l'Agenda Plus N° 292 de Novembre 2017