Et si on devenait «locavore» ?
De plus en plus de consommateurs achètent des produits du
terroir directement auprès des producteurs, par Internet, en
se rendant directement à la ferme ou via un système d’achat
groupé. Même la restauration collective s’y met. Bref, de plus
en plus d’initiatives locales voient le jour et l’on s’en réjouit !
Nous achetons et consommons chaque jour de multiples denrées alimentaires. Ces achats représentent une moyenne de 18 kg d’aliments par semaine et par ménage, ce qui correspond plus ou moins à 15% de nos dépenses.
Ces achats alimentaires sont l’occasion de nous poser de multiples questions : comment faire pour acheter mieux avec notre rythme de vie ? Comment identifier la provenance des produits frais ? S’agit-il de légumes de saison ? Faut-il choisir du miel équitable d’Amérique du Sud ou d’ici ? Est-ce raisonnable d’acheter des haricots verts bio du Kenya ? Existe-t-il des producteurs locaux dans mon coin... ? Autant dire d’emblée que les questions sont infinies et que les réponses peuvent être nuancées selon que l’on accorde de l’importance à l’un et/ou l’autre des critères suivants : le prix, la santé, l’environnement, la facilité ou encore les conditions sociales de production.
Du bio… qui vient de loin !?
Consommer des produits issus de l’agriculture biologique présente des vertus non-négligeables : les produits sont frais, pas ou peu transformés, ce qui permet de préserver de manière optimale les qualités nutritionnelles des matières premières utilisées. Les produits sont fabriqués sans additifs, conservateurs ou colorants chimiques de synthèse.
Mais, parfois, lorsque l’on s’intéresse à la provenance de certains produits, il y a de quoi bondir. Surtout lorsque l’on retrouve dans nos rayons des kiwis bio en provenance de Nouvelle-Zélande ! Avant de se retrouver dans nos étals, ces fruits ont donc parcouru quelques 13.000 km !
Ce qui est problématique à bien des égards :
- la marchandise a dû être transportée soit par voie aérienne soit par voie maritime. Des modes transports qui ne sont pas écologiques et qui entraînent de fortes émissions de gaz à effet de serre, favorisant dans son sillage le réchauffement climatique ;
- la durée du voyage : pendant leur transfert, il est fort probable que les produits aient perdu de leurs qualités nutritionnelles et gustatives ;
- le risque de la non-saisonnalité du produit : les fruits ou légumes importés ne sont pas toujours de saisons. Bien souvent, ils sont produits sous serre, une méthode très énergivore et peu écologique.
Alors, c’est certain, un kiwi bio importé de Nouvelle-Zélande sera toujours meilleur pour la santé qu’un kiwi cultivé à l’aide de traitement chimique. Mais pour la planète, la question est toute autre... Alors ne serait-il pas plus logique d’opter pour les circuits courts lorsque l’on achète bio ? Oui, sans hésiter ! Et, d’ailleurs, les fruits «exotiques» devraient idéalement être des achats d’exception, réservés à des occasions spéciales…
Devenir «locavore»
Les définitions de l’alimentation locale sont nombreuses en raison des multiples références que le mot «local» peut évoquer : référence géographique [produits dans la région, dans le pays, en Europe], à l’environnement et aux circuits de distribution, au contact direct avec le producteur, aux caractéristiques du produit [origines des matières premières et transformation]. Officiellement, la distribution en circuit court est définie comme «la vente directe au consommateur de denrées alimentaires par le producteur». Le produit de consommation «idéal» est un produit dont les matières premières et l’éventuelle transformation seraient locales. Cette idée d’alimentation locale peut prendre diverses formes :
• Groupes d’Achats Alimentaires - GAA ou encore Groupes d’Achats Communs - GAC qui gèrent collectivement l’achat de produits locaux ;
• Groupes d’Achats Solidaires - GAS qui soutiennent volontairement certains producteurs ;
• Groupes d’Achats Solidaires de l’Agriculture Paysanne - GASAP qui permettent de soutenir des producteurs locaux travaillant selon des savoir- faire traditionnels ;
• Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne - AMAP qui sont davantage basées sur un partenariat de proximité entre un groupe de consommateurs et une exploitation locale ;
• vente directe par l’agriculteur de produits qui sont parfois transformés sur le lieu de production [directement dans les fermes, via les marchés...] ;
• réseaux de «paniers bio» qui facilitent la vente entre consommateurs et producteurs ;
• vente de produits locaux dans les circuits conventionnels de distribution [magasins bio, épiceries, supermarchés, etc…].
Bref, quantité de pistes à explorer [voir «Ressources » ci-dessous] pour amplifier le mouvement salutaire de la consommation locale et être de plus en plus solidaire avec les producteurs locaux, régionaux et nationaux !
Olivier Desurmont
Ressources : Le guide du locavore - pour mieux consommer local d’Anne-Sophie Novel chez Eyrolles • Devenez Locavores ! de Catherine Choffat chez Jouvence • groupesalimentaires.be • gasap.be • asblrcr.be • saveurspaysannes.be • Articles sur ecoconso.be & consoglobe.com