Le déploiement de la 5G Une expérimentation planétaire sans précédent
En 2016, la Commission européenne a publié un plan d’action ambitieux pour
la 5G, une technologie présentée comme un progrès sans précédent pour tous,
mais qui constitue surtout une ‘opportunité économique incontournable’… Or, son
déploiement pose de sérieuses questions sanitaires, éthiques et environnementales.
Les supposés bénéfices de la 5G justifient-ils le fait de mettre en danger notre avenir
et notre santé ! à tous.
La propagande du ‘5G-PPP.eu’ (le partenariat public-privé qui lie la Commission européenne et l’industrie des télécoms) nous dit que la 5G accroîtra d’un facteur 1.000 la capacité du réseau sans fil en connectant des billions d’objets au service de plus de 7 milliards d’humains, avec un délai de connexion qui serait perçu comme nul. L’écrivain et philosophe Aldous Huxley s’est retourné dans sa tombe, « Le Meilleur des ondes » est désormais à nos portes. Cependant, pour mettre en oeuvre la 5G, il sera entre autres nécessaire de :
• multiplier par 5 le nombre d’antennes (ou groupes d’antennes) pour créer l’Internet des Objets (IdO) et rendre « intelligents » tous les secteurs de la société qui ne l’étaient pas ;
• placer des millions d’antennes d’un nouveau type, à balayage électronique, capables de cibler les smartphones et autres objets connectés (beamforming). Certaines de ces antennes, de la taille d’une boîte de chaussures, seront disposées un peu partout (tous les 100 m en milieu urbain !) ;
• augmenter les limites d’exposition (bien supérieures à ce que recommandent les experts indépendants, comme ceux du groupe BioInitiative et de l’Académie européenne de médecine environnementale) ;
• utiliser les ondes millimétriques de haute énergie qui, jusqu’à présent, ont été très peu employées (principalement par l’industrie de l’armement et les satellites de prévision météo).
Une pollution électromagnétique omniprésente
La conséquence évidente du déploiement de la 5G sera une importante pollution électromagnétique qui s’ajoutera à celle qui a explosé ces 25 dernières années suite au déferlement des technologies sans fi l et qui constitue déjà, à l’heure actuelle, un problème de santé publique largement dénié par les autorités de santé.
En cas d’exposition régulière ou, pire encore, permanente, ces effets biologiques sont susceptibles d’entraîner des conséquences graves pour la santé (particulièrement pour les enfants et les embryons, plus sensibles). Avec la 5G, on entre dans une ère où cette pollution électromagnétique prendra une dimension accrue et omniprésente. Aucun être vivant ne sera à l’abri.
De nombreux risques sont déjà identifi és : lésions de l’ADN ; stress cellulaire ; altération de l’expression des gènes ; cancer ; infertilité et altération de la qualité du sperme ; perturbation du sommeil ; troubles cardiaques ; troubles neurologiques, y compris dépression et autisme.
L’environnement planétaire perturbé
Pour couvrir chaque cm2 de la Terre, les communications par satellites en orbite basse ont été intégrées dans la norme 5G, en complément de millions d’antennes terrestres. Des sociétés privées étasuniennes, russes et européennes, ainsi qu’un groupe de sociétés gérées par l’État chinois, ont déjà programmé le lancement de près de 50.000 satellites. Les premiers lancements ont été effectués en 2019 par les sociétés ‘SpaceX’ (fondée en 2002 par Elon Musk) et ‘One Web’ (attaquée fi n 2018 par les services de sécurité russes qui accusent la société de mettre en place un outil favorisant l’espionnage).
Ce déploiement massif de satellites de télécommunications, en créant un brouillard électromagnétique permanent, s’apparente à une technique de géo-ingénierie. Il polluera l’ionosphère par des millions de signaux pulsés et est susceptible de perturber l’environnement électromagnétique naturel de la Terre dans lequel les êtres vivants ont évolué depuis des millions d’années et dont ils dépendent.
Des alertes en vain
En septembre 2017, plus de 170 scientifi ques et médecins de 37 pays ont exprimé leurs préoccupations sérieuses à propos de l’accroissement de l’exposition aux champs électromagnétiques émanant des technologies sans fi l. Ils demandent à l’UE de suspendre tout déploiement de la 5G jusqu’à ce qu’il soit prouvé que cette technologie ne présente aucun danger pour la population européenne, particulièrement les nourrissons, les enfants, les femmes enceintes, ainsi que pour l’environnement (5gappeal.eu).
En avril 2018, l’« International Society of Doctors for Environment » a appelé à un même moratoire, en application du principe de précaution (isde.org).
Dans un appel international lancé en 2018, des médecins, scientifiques et organisations environnementales demandent en urgence l’arrêt du déploiement du réseau 5G terrestre et spatial. L’appel est adressé à l’ONU, à l’OMS, à l’UE, au Conseil de l’Europe et aux gouvernements de tous les pays (5gspaceappeal. org).
Début 2020, près de 2.000 astronomes ont signé l’« Appel international des astronomes pour l’arrêt urgent du lancement de satellites 5G », car les dizaines de milliers de satellites prévus vont considérablement parasiter le ciel étoilé qui, rappelons-le, fait officiellement partie depuis quelques années du patrimoine mondial de l’humanité. Ce sera la fin de l’immobilité du ciel étoilé (les clichés astronomiques seront striés de milliers de fines lignes correspondant aux mouvements des satellites…). Certains opérateurs imaginent même très sérieusement l’affichage de messages publicitaires sur la voûte céleste… À ce jour, ces appels internationaux sont classés sans suite par toutes les institutions interpellées.
Autres problèmes
Au-delà des problèmes fondamentaux de santé publique que les gouvernements choisissent d’ignorer, les interrogations sont nombreuses quant à l’avenir que trace cette fuite en avant. Les effets négatifs de la « prolifération numérique » sur le bien-être personnel et le bien vivre collectif sont maintenant parfaitement documentés : l’augmentation de la fracture numérique, la désocialisation des jeunes (et des moins jeunes…), la cyberaddiction (quand les besoins sont créés, on ne sait plus s’en passer), l’obsolescence des anciens systèmes 3G et 4G, le brouillage de certaines fréquences météorologiques (en pleine crise climatique…) et de nombreux problèmes de cyber-sécurité ; sans compter l’indécente mise en orbite de près de 50.000 satellites 5G dans les prochaines années (240 sillonnent déjà le ciel…).
Associé à cela, certains voient une possibilité de surveillance, de flicage, d’intrusions dans la vie privée et l’émergence d’une société de contrôle avec ses « Smart Cities » truffées d’écrans, de caméras (la ville de Wuhan possède déjà 500.000 caméras de surveillance1) et, surtout, l’explosion de l’IdO ou « Internet des Objets » (on prévoit 1 milliard d’objets pucés et connectés au km2 dans les années à venir). C’est au tour de George Orwell de se retourner dans sa tombe, car ‘Big Brother’ n’est pas loin.
Quant au bilan énergétique et climatique de la 5G, il s’annonce colossal et désastreux. À elle seule, l’énergie nécessaire à l’émission des antennes et des objets connectés entraînera une augmentation de la consommation électrique des pays européens de plus de 2% (soit des dizaines de millions de TEP - tonne d’équivalent pétrole). Des chiffres à démultiplier pour l’ensemble de la planète. Ceci n’est que la pointe de l’iceberg et n’est rien à côté de l’énergie qui sera nécessaire pour la fabrication des milliards d’objets connectés, de l’infrastructure (dont les dizaines de millions d’antennes et le réseau de fi bre optique auquel les relier), des 50.000 satellites et leur mise en orbite, ainsi que du fonctionnement des centres de données dont les capacités de traitement devront fortement augmenter. La consommation énergétique des nouvelles technologies comme la 5G n’est qu’un aspect de leur impact environnemental. Le nombre et la quantité de matériaux utilisés dans les composants électroniques ne cessent d’augmenter à mesure qu’ils deviennent plus performants. L’extraction et le raffi nage de ces ressources non-renouvelables polluent les eaux et les sols. Sans compter les conditions de travail déplorables des hommes et des femmes qui oeuvrent, très loin de nous, à notre ‘révolution numérique’.
Réveillons-nous !
La 5G voulue par les industriels des télécoms et promue par nos gouvernements est une menace injustifi able pour notre santé et celle de tous les êtres vivants. Elle va à l’encontre d’une politique écologiquement responsable et ne respecte pas l’accord sur la protection de la biodiversité signé par 190 pays en 2010 à Nagoya.
Pire, la crise sanitaire actuelle se transforme même en aubaine pour faire passer en catimini les premières phases du déploiement de la 5G dans de nombreux pays du monde et ce malgré tous les appels et pétitions en cours. Comment est-ce possible dans nos sociétés dites démocratiques ?
Les supposés bénéfices de la 5G ne justifient pas la mise en danger de notre avenir à tous ! Dès lors, une question essentielle se pose : l’intelligence collective humaine laissera- t-elle les surpuissantes multinationales des télécoms, les gouvernements & leurs agences de renseignements créer de toute pièce ces besoins artifi ciels, compte tenu des risques incommensurables qui y sont associés ? Espérons qu’un éveil de conscience se répande rapidement et que notre réponse collective soit un « non » massif ! Et si la vraie évolution, était de simplement se passer de cette ‘révolution numérique’ ?
Olivier Desurmont
1. la Chine est en train de déployer un vaste réseau de caméras de surveillance (fin 2019, 450 millions étaient déjà installées).
REFERENCES:
articles sur stop5g.be
• teslabel.be
• robindestoits.org
• 5g-ppp.eu
Pour aller plus loin, cherchez « 5G Apocalypse - French subtitles » sur YouTube…
Paru dans l'Agenda Plus N° 317 de Mai 2020