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Naître, c’est une aventure.
Il s’agit d’un processus qui dépasse, et de loin, ce que l’on peut en percevoir, semble-t-il.
A partir de quand commencet-on le périple ? D’où part-on ?
Existe-t-il quelque chose «avant» la naissance ?
Qu’est ce qui s’incarne ? L’âme ? Le corps énergétique ?
Que ressent le bébé ? Comment l’accompagner au mieux ?
Venir au monde, pourquoi ?
Formidables et fascinantes questions…


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S’il existe de nombreux témoignages sur la «vie après la mort» et les Near Death Experiences, il est légitime de se poser la question d’une «vie avant la naissance». De fait, durant les 20 dernières années, on assiste en Occident à l’apparition d’études universitaires concernant le souvenir de vies antérieures 1) témoignant d’une vie avant la naissance. Les travaux les plus connus sont ceux du professeur de psychiatrie Ian Stevenson de l’université de Virginie aux USA. L’avantage de ce travail est qu’il jouit de moyens matériels importants dans un institut spécialisé au sein de l’Université, ce qui permit de réunir 2500 cas en 1990 …et de publier 6 gros volumes [voir Références].

Que contiennent ces témoignages ? D’abord le début du périple vers la nouvelle naissance. Le début du voyage, c’est la mort. La personne meurt et se venir au Monde... 9 souvient, d’après les témoignages, du décès. Elle éprouve alors un sentiment vif de désorientation car elle se vit comme une entité désormais privé de son repère familier : le corps. On comprend dès lors son intérêt pour la dépouille et les funérailles. Difficile de se reconnaître comme âme sans doute, quand on est habitué à se prendre seulement pour un corps. L’âme est lourde de ses identifications à la matière. Toujours est-il qu’à un certain moment, il faut bien partir vers …quoi au fait ? ...L’au-delà ?... C’est en tous cas un au-delà qui se manifeste à travers différentes formes, mais dont les constantes sont identiques. L’au-delà d’un musulman n’est pas celui d’un hindou ni d’un chrétien.

Entre la mort et la naissance…

Les caractéristiques données à l’au-delà dépendent du contexte socioculturel dans lequel s’est forgé le mental de la personne. Cela réfute-t-il l’authenticité de l’expérience ? Nullement. C’est simplement un constat. Et ce constat, on peut le mettre en perspective avec les dernières avancées scientifiques, notamment de la physique quantique, qui démontrent qu’on ne peut jamais faire fi de la pensée, vu qu’elle produit la réalité elle-même. Autrement dit : la pensée produit la réalité car nous n’avons pas accès au réel sans la pensée. Le Bardo Thodol, Le Livre des Morts tibétains, qui décrit le parcours de l’esprit du mort avant une éventuelle réincarnation, dit, en substance, la même chose : «Tout ce qu’il conçoit et imagine, le mental l’aperçoit». Vu comme cela, on se dit qu’il est urgent de nourrir son psychisme de beauté et d’harmonie plutôt que de violence. Car on risque bien de se retrouver nez à nez - pour peu qu’il y ait des nez dans l’au-delà, ce dont il est permis de douter évidemment - avec les diables que l’on porte en soi ! Toujours est-il que l’oubli de ce petit voyage dans le monde intermédiaire et l’oubli des vies antérieures survient dès la naissance. Du moins dans la majorité des cas. En Occident, dans l’antiquité, Empédocle raconte une dizaine d’existences antérieures et il est bien connu que le souvenir des vies antérieures est courant chez les lamas tibétains. Mais les personnes ordinaires ne se souviennent de rien. Tant mieux. En supposant que la thèse de la réincarnation soit vraie, s’il n’y avait cet oubli salvateur, il faudrait vivre avec un cortège de souvenirs de deuils, de maladies, de ruines, d’accidents, de viols, et autres incidents, ce qui serait tout bonnement insupportable pour la majorité des personnes.

Le choix de naître ?

Y-a-t-il choix du milieu dans lequel la personne renaîtrait ? Les bodhisattvas qui, dans la spiritualité orientale, peuvent se définir comme des personnes ayant terminé leur évolution et qui ne sont plus soumis à la loi du karma, choisissent de revenir sur terre pour aider autrui, par pure compassion. Mais ce choix ne semblerait pas donné aux individus ordinaires. Ceuxci subiraient la loi du karma. L’on pourrait définir brièvement le karma comme suit : «Toute action a une conséquence proche ou lointaine qui elle-même devient une nouvelle action, celle-ci engendrant à nouveau une conséquence proche ou lointaine, qui devient une nouvelle action, engendrant à nouveau une conséquence proche ou lointaine qui elle-même…». Et ainsi, selon cette logique, se forme une chaîne d’actions et de réactions à vivre, de vie en vie… Aussi, autant dans l’étude Stevenson que dans le Bardo Thodol, les attachements semblent se maintenir. Ainsi, il se peut qu’une renaissance ait lieu chez un ami, un ancien époux, ou amour, une soeur bien aimée, et qu’une mère morte aboutisse… chez son propre fils !

Revenir en danseuse…

Autre question : qu’est-ce qui s’incarne et comment ? Mentionnons tout d’abord que se réincarner, pour un oriental, n’est pas du tout désirable. Tourner à l’infini dans le cycle des renaissances n’est pas drôle. Il s’agit de s’en libérer. Et cette libération ne peut se produire qu’à partir d’une nonidentification du mental et du corps. Ce qui se réincarne n’a qu’une valeur très relative puisqu’il s’agit de s’en libérer au plus vite ! De plus en plus d’occidentaux adhèrent au concept de la réincarnation. Mais dans nos pays, la réincarnation peut être vécue comme consolante et compensatoire. Témoin, cette dame dans la cinquantaine, par ailleurs très sympathique, s’exclamant : «Ah ! moi, je voudrais revenir en danseuse !». Dans le bouddhisme comme dans l’hindouisme, le «corps subtil» est «le porteur de diverses dispositions, capacités, affinités, produites dans le sujet par sa propre activité »(1). Le corps subtil, par l’intermédiaire duquel se fait le transfert du mort à l’embryon, selon ces traditions, peut être défini comme «le centre organisateur du futur corps grossier» [ibid]. Ce corps subtil, Thomas d’Aquin en parle également. Mais il lui donne le nom de corps «glorieux». Ce corps subtil, ce corps glorieux, est intermédiaire. Il participe du corps, il pénètre la matière, et donc la matrice, mais il participe aussi de l’esprit, car il est lumineux. N’est-ce pas là, préfiguré, toute la condition humaine ?

Corps énergétique et corps de chair…

Il se peut que l’un des plus grands secrets de la naissance soit l’intégration d’un corps énergétique à un corps biologique. On ne peut pas identifier l’être qui s’incarne en le restreignant seulement au corps biologique et foetal. En effet, comment serait-il possible que des adultes puissent se souvenir, grâce à des techniques régressives [rebirth, hypnose, lying, hyperventilation, etc..], de faits datant de leur conception ? Le développement du cerveau foetal n’est pas suffisant pour qu’il puisse logiquement enregistrer les émotions de sa mère. Dès lors, il existe autre chose qui permet d’enregistrer ces émotions. C’est là que le concept de «corps énergétique» revêt toute sa validité. D’après les enseignements traditionnels, c’est le corps énergétique qui donne vie à la forme physique, qui l’anime en quelque sorte. Le corps de chair, le corps biologique ne serait que construit sur un moule qui est le corps énergétique. Dès lors, la naissance, comme l’explique le docteur Michel Bercot dans des thèses pionnières, est avant tout un processus complexe d’intégration «du corps énergétique avec l’organisme biologique et surtout avec le corps énergétique planétaire - dont il est nécessairement un « organe»…» [in «Spirales», n°54, p.35]. Quant à la mort, à l’autre bout, elle serait, elle, un processus de désintégration, le corps énergétique se séparant du corps biologique.

La nostalgie du Non-né…

Toujours est-il qu’en naissant, nous entrons dans l’espace-temps, nous entrons dans le conditionné, nous entrons dans les limites. Et il semble qu’il y ait une nostalgie de l’illimité. Cet illimité, en aurionsnous fait l’expérience avant même de naître ? Nous sentirions-nous douloureusement privés de ce ce que les bouddhistes nomment le «Non né» en naissant ? Non-né comme l’est la «conscience pure et globale».Conscience similaire au vide quantique évoqué par les physiciens de pointe, conscience qui contient toutes les formes sans être altéré par elles, tous les changements sans être changé. Si nous naissons, nous «tombons» dans la matière et ce n’est jamais facile de tomber, car cela fait mal. C’est tout le mythe du paradis perdu. Or, le bébé qui naît vient quelque part d’un paradis. C’est un paradis foetal, de douceur et de fusion.



«Le couloir du ventre»

Pour Bernard Montaud, auteur de «L’accompagnement à la naissance », créateur de l’association Art’As, le bébé ne peut tout simplement pas supporter la douleur de naître. C’est durant des séances en groupe où les personnes revivent leurs naissances qu’il est apparu que la naissance se déroule en 7 étapes qui vont crescendo. Durant la première étape, le bébé éprouve une sensation intense de péril et d’étroitesse qui le décide à quitter la félicité du ventre de sa mère avec lequel il fusionne totalement. Cette décision n’est vraiment pas facile à prendre puisqu’il faut sacrifier cette félicité. Ensuite, dans la deuxième étape, appelée «le couloir du ventre», le bébé avance dans ce qui lui paraît être un tunnel sans fin. Il avance au prix d’efforts démesurés et dans une grande souffrance, ceci grâce à des mouvements de reptations spiralées. Puis dans la troisième étape, il se heurte à des blocages dus à ses épaules et à ses hanches. Là, il est acculé à effectuer un choix épouvantable : forcer le ventre de sa mère qui est tout ce qu’il connaît et qu’il aime, ou mourir. Afin de se sauver lui-même, il se résout finalement à forcer le ventre de sa mère pour passer, vivant ce choix comme un véritable meurtre.

«Tout voir»

La quatrième étape de ce terrible voyage est la sortie du ventre de sa mère. Il se sent fou de joie, ivre de liberté jusqu’à sa première inspiration et la rupture du cordon. Là, vraiment séparé de sa mère, il est du même coup séparé de ce qui le contenait et de ses limites. Il se sent suspendu dans un vide et il éprouve une sensation de solitude abyssale. Dans la cinquième étape, nommée «tout voir», il est en contact avec le monde médical. Il se trouve dans un état de conscience autre que celui que nous connaissons, état caractérisé par la faculté de connaître intimement l’intériorité des personnes qui l’entoure. Grâce à cette connaissance immédiate, il découvre que le monde et les êtres humains qui l’entourent sont dépourvus d’amour, ce qui est inimaginable pour lui qui vient d’un monde tout-amour. Il ressent que les êtres humains qui l’entourent sont en proie à la folie. Il a la sensation d’être floué en ayant consenti à quitter le monde tout-amour pour ce monde imparfait et sans amour.



L’écran

Arrive alors la sixième étape. Après les soins, il est amené à sa maman, et il découvre cette chose épouvantable : sa maman est, elle aussi, dépourvue d’amour. Il est submergé d’horreur et sa souffrance est telle qu’il ne peut supporter cette révélation. Aussi, dans la dernière et septième étape, s’installe le traumatisme périnatal. Pour survivre, il installe un mécanisme de défense qui se caractérise par le fait du refus de voir. Cette septième étape est appelée «l’installation de l’écran»… Cette notion d’«écran» est vraiment intéressante. De nombreux textes parlent du «sommeil» dans lequel est plongé l’être humain durant sa vie, tout le chemin spirituel ayant pour but d’arriver à l’ «éveil». Sommeil, ou ignorance, ou inconscience, ou illusion, bref autant de termes qui désignent une incapacité d’avoir accès directement à la réalité. Quelque chose est là qui empêche de «voir», quelque chose s’interpose, quelque chose qui sépare… Et c’est vrai que, de ces expériences de naissance revécues, ce qu’il faut certainement retenir, c’est que le bébé est dans un état de conscience tout à fait remarquable puisqu’il a accès à l’intériorité d’autrui. Il fait « un » avec ce qui l’entoure. C’est la douleur qui le fait quitter l’unité. Il perd les yeux premiers de l’innocence au moment de la prise de conscience du non-amour et de l’imperfection du monde. On comprend mieux alors les paroles évangéliques qui enjoignent de redevenir comme des tout petits enfants. Le tout petit est celui qui est encore dans l’unité… Ce que l’on pourrait encore dire, et Bernard Montaud insiste sur ce point, c’est qu’il importe de ne pas seulement prendre soin du versant physique et corporel de l’expérience que vit le bébé. Ce que vit le bébé, c’est une intense expérience psychique et c’est une douleur. Reconnue par le personnel médical, les parents, et bien sûr la mère, celle-ci serait certainement atténuée. Reconnue, cela veut tout simplement dire qu’au moment où le bébé naît, on pourrait lui «envoyer» des pensées, puisqu’il semble qu’il les capte, telles que, par exemple : «Nous savons que tu souffres beaucoup psychiquement. Nous sommes solidaires de ta souffrance. Pardon d’être aussi imparfaits. Nous te soutenons. Nous sommes avec toi…»

Ce que vit la mère, le bébé le perçoit…

Quant à la période de la grossesse, elle aussi, devrait être l’objet d’une forme de vigilance bienveillante. Le bébé et la mère sont dans un état de fusion importante, on le sait, puisque le bébé est à l’intérieur de la mère ! De la mère au bébé, il y a un transfert. Le transfert, par le biais de différents processus biologiques, de substances matérielles dont il a besoin pour croître. Mais comment penser que cela s’arrête là ? On peut raisonnablement concevoir que tout ce que vit la mère, le bébé le perçoit et l’enregistre. La joie, la tristesse, le bonheur, le malheur, les traumas que vit la mère s’inscrivent dans le cerveau du bébé. Et il se pourrait même qu’il aille jusqu’à endosser les problèmes que la mère n’a pas résolu, récupérant parfois de ce fait une mémoire familiale. Problème transgénérationnel donc auquel, inconsciemment, il tentera d’apporter une solution durant son existence d’adulte.

Haptonomie, chant prénatal et massage

De même le chant prénatal. Les futures mamans enceintes chantent en se focalisant sur leurs corps. Il n’est pas nécessaire de chanter juste bien évidemment, il s’agit d’apprendre à chanter dans son corps pour le bébé. Le bébé perçoit les vibrations du son et ces vibrations le touchent littéralement, elles passent par le sens du toucher. Sont chantées des berceuses en chinois, russe, gaélique qui varient les vibrations, où le père peut être associé, et où l’émotion passe… Notons que chez les Dogons en Afrique, les mères chantent pour le foetus et pour le bébé. La grossesse est d’ailleurs valorisée par tout le village et durant neuf mois, la femme enceinte est véritablement choyée et entourée. Le massage pour bébé apporte de nombreux bienfaits. En effet, le massage est aussi un message. Et c’est un message qui est reçu car il passe par la peau. Ce massage/message sécurisant et agréable, le bébé y réagit très fort : il rit, babille, joue, ou reste immobile, goûtant ce qui lui est donné. Les mères sont toujours étonnées de s’apercevoir de la réceptivité extrême du bébé au massage et de sa capacité à y répondre. Le massage est toujours un «plus» à la relation. Le massage pour bébés est d’ailleurs présent dans toutes les cultures.

La remise en terre du placenta

Un autre rite très beau et symboliquement très fort ayant lieu dans de nombreux cultures [notamment chez les Indiens Navajos, les Maoris, les balinais, les aborigènes, les africains, en Bolivie, au Vietnam…], c’est l’enterrement du placenta. En Polynésie, le placenta est appelé le «noyau de la terre». Et c’est vrai que le placenta a un rôle nourricier qui participe totalement de la grande mère nourricière, la Déesse Mère, la Déesse Terre, comme l’appelaient les peuples d’avant l’écriture… Cette cérémonie met en évidence l’origine première et universelle du bébé, celle d’enfant de la terre, terre à respecter et à préserver. Francine Slosse, initiée au rituel de la mise en terre du placenta par les Indiens Attikamekw, assista à la cérémonie de la remise à la terre du placenta de sa petite fille. Elle témoigne que des comportements différents commencent à voir le jour. En effet, en Occident le placenta est soit récupéré pour fabriquer des cosmétiques, soit jeté dans la poubelle de la maternité. Mais il arrive aussi que les femmes demandent à récupérer le placenta afin de le remettre à la terre avec respect…(2).

Ma mission ??...

Pas évident de rendre à la naissance la place qui devrait être la sienne : une place importante à laquelle on devrait accorder du temps. Car il s’agit d’un processus que de naître, et il semble que ce processus ne se limite pas au seul moment de la grossesse et de l’accouchement. Du reste, à la question de la venue au monde est accolée immédiatement la question du sens de la vie. Y-a-t-il un enjeu particulier dans chaque vie ? Beaucoup de personnes se posent cette question et se mettent à chercher de façon volontariste une réponse. Elles cherchent leur « mission » de vie, ce pour quoi elles sont venues au monde, ce pour quoi elles sont faites. Et il arrive que des frustrations adviennent car c’est dans le seul cadre, parfois bien étroit, de la reconnaissance, qu’elle soit professionnelle, sociale ou familiale, que la validation de cette mission est recherchée. S’il y a sens de la vie, je le vois plutôt comme un projet inconscient enfoui dans le plus profond de soi-même sur lequel il s’agit peu à peu de s’aligner. Alors, peut-être ne s’agit-il plus d’être gratifié, d’être valorisé, d’être reconnu. Autre chose est essentiel. Peut-être d’accepter de vivre totalement notre forme. Cette forme qui est présente dès la naissance, et dont l’âme connaît la nécessité. On peut en trouver le dessin dans nos gènes et notre ADN. On peut aussi, à un niveau symbolique, trouver l’interprétation de ce dessin dans le thème astral. Quoiqu’il en soit, nos forces se mobilisent pour vivre notre vie. La nôtre. Pas celle d’autrui. Et c’est cela peut-être le sens de la vie, c’est vivre ce que l’on vit…

Marie-Andrée Delhamende

(1) J.P. Schnetzler p.191.
(2) Francine Slosse, rite d’enterrement du placenta

Références
- Jean-Pierre Schnetzler, «De la mort à la vie», Editions Dervy, 2000.
- Bernard Montaud, «L’accompagnement de la naissance», Editions Edit’As
- Stevenson Ian, «Les enfants qui se souviennent de leurs vies antérieures», Editions Sand, 1994.
- Michel Bercot, «Coeur et énergétique», Editions Opéra



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